Tombeau pour New York et les deux poèmes qui l'accompagnent
surgissent de la relation de l'homme au monde. Avec leur alternance de "
psaumes " au souffle puissant et de courts poèmes en demi-teintes, les
Chants de Mihyar le Damascène font presque figure de classiques par
rapport aux interrogations heurtées, aux énoncés lancés dans un désordre
apparent, aux rythmes rapides révélateurs d'urgence, constituant la
trame des trois textes du présent recueil. Il est vrai qu'ici les
cloisonnements disparaissent, laissant place à la primauté du verbe. "
Toute chose vient à la terre à travers le chas du mot : insecte, dieu,
poète. " Disparaissent également les frontières de l'histoire et de la
géographie. Lorsque le poète parle de la " résurrection de l'Indien
d'Amérique en Palestine ", il suggère que, loin d'esquiver la réalité,
voire l'actualité, la poésie les épure dans son creuset et leur donne la
transcendance.
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